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D'un point de vue politique, l'USDP s'engage à mettre en œuvre les recommandations sur le Statut Spécial issues du Grand Dialogue National de septembre/octobre 2019. Bien que les détails doivent être négociés, le Statut Spécial est conforme aux dispositions de l'article 62 (2) de la Constitution camerounaise de 1996 et aux recommandations du Grand Dialogue National (GDN) sur la crise anglophone, tenu du 30 septembre au 4 octobre 2019 à Yaoundé. Entre autres dispositions, le Statut Spécial facilite trois objectifs légitimes et complémentaires :
Reconnaître le désir des populations des régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest de reconnaître l'histoire authentique du Southern Cameroons, et de mettre en œuvre ladite Recommandation sur le Statut Spécial, dans le contexte de cette histoire et dans le meilleur intérêt de la construction d'un Cameroun Une Nation, Deux Systèmes (ONTS), uni dans ses diversités culturelles africaines et imposées par l'Europe ;
Reconnaître qu'une relation spéciale existe, historiquement et dans les circonstances du Statut Spécial, entre les régions du Sud-Ouest, du Nord-Ouest, de l'Extrême-Nord et la Diaspora en particulier, et avec d'autres régions en général, pour partager les leçons pour la reconstruction à court et moyen terme, et pour la sécurité, le développement politique, social et économique et la consolidation à long terme.
Répondre positivement aux aspirations de chacune des 10 régions du Cameroun à acquérir un degré approprié d'autonomie dans la prise de décision publique pertinente et le contrôle des ressources humaines et matérielles, afin de mieux servir les spécificités des Camerounais vivant et travaillant dans toutes les régions, et à l'étranger, dans l'intérêt d'une Nation Unie.
Ces objectifs entraîneront les ajustements nécessaires à la forme et au fonctionnement de l'État, le transfert de compétences essentielles et l'allocation de ressources budgétaires adéquates en vue d'améliorer le fonctionnement de la Politique ONTS et des régions dans tous les domaines, en assurant notamment l'efficacité de la gestion semi-autonome des processus sous l'ONTS et dans chacune de nos dix régions.
Les puissances étrangères ont fixé les limites globales du pays connu sous le nom de Cameroun dans des traités auxquels le Cameroun et les Camerounais n'étaient pas parties. Elles ont exploité le territoire du pays en deux zones de taille inégale, implanté deux cultures européennes, une dans chacune des deux zones, sur des centaines de cultures africaines indigènes qui y prévalaient. Elles ont élevé chacune de ces cultures européennes au statut national dans leurs zones géographiques d'influence respectives.
Les deux zones créées par les puissances étrangères auraient pu rester séparées en permanence si le peuple de l'ancien Southern Cameroons anglophone n'avait pas choisi en février 1961 de forger une nouvelle nation ensemble, avec le peuple de la République du Cameroun francophone. La nouvelle Nation Camerounaise a été forgée en pleine connaissance que chacune des deux cultures européennes avait laissé ses empreintes indélébiles sur notre terre et sur notre peuple. Nous avons donc décidé que dans la nouvelle nation, chacune des cultures européennes héritées dans ces territoires physiquement inégaux devrait se voir accorder un Statut égal (Standing) ; que chacune devrait être autorisée à s'épanouir pleinement dans sa zone d'imposition et que, bien qu'à modérer autant que possible par notre culture, nos attitudes et comportements africains, les deux devraient être utilisées pour servir le peuple du Cameroun comme un héritage commun du peuple camerounais.
Nous devrions reconnaître que le rassemblement en tant qu'Africains, de l'ancien Southern Cameroons britannique et de l'ancien Cameroun français le 1er octobre 1961 pour former la République Fédérale du Cameroun est probablement l'événement unique le plus important dans l'histoire de la composition de cette nation dont tous les Camerounais, voire les Africains, devraient être fiers ; et une grande partie du crédit devrait être accordée aux Southern Cameroonians. Contrairement à d'autres développements dans la constitution de notre nation, cet événement n'a pas été décidé par des puissances européennes ou étrangères, mais par nous, Africains, Southern Cameroonians pour la plupart.
Par conséquent, nous devons rester fidèles aux origines de notre décision de faire du Cameroun Une Nation et Deux Systèmes – ONTS, dans laquelle les deux cultures non indigènes sont considérées comme notre héritage commun, à chérir pleinement, à apprécier et à appliquer conjointement avec notre Africanité, alors que nous avançons en tant que Camerounais. Peut-être qu'un jour aussi, nous déciderons ensemble de changer le nom 'Cameroun', qui nous a été donné par une autre puissance européenne à l'époque – le Portugal, en quelque chose d'autre.
Que chacune de ces cultures européennes sur notre terre doive recevoir une valeur et un statut égaux et être autorisée à s'épanouir pleinement, d'abord sur le territoire où elle a été initialement implantée, puis ailleurs, ne devrait pas être un sujet de conflit ou de débat. Car c'est la seule façon dont nous pouvons les utiliser pour renforcer et enrichir l'autre, au plein bénéfice de chaque Camerounais.
Cependant, si en créant un Cameroun de demain, nous persistons à faire délibérément dominer l'une des cultures européennes héritées sur l'autre, alors, non seulement nous perdons les avantages de cette culture, mais nous créerons une justification inutile pour des interventions étrangères par des intérêts hostiles, faisant de notre terre un champ de bataille par procuration pour des agendas néocoloniaux ou autres. Ici, nous n'aurons que nous-mêmes à blâmer.
En termes des deux langues imposées par l'Europe, il ne fait aucun doute qu'un Cameroun qui maîtrise et pratique pleinement et sans heurts les deux systèmes de gouvernance et les langues française et britannique ; non pas de manière contradictoire, conflictuelle et duplicite ; mais de manière additionnelle, complémentaire et mutuellement renforçante, renforce notre place en Afrique et dans le monde ; et nous rend plus compétitifs sur la scène internationale.
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